L'inflation, bien qu’elle se soit stabilisée après une hausse historique au cours de 2022/2023, suscite des interrogations auprès des investisseurs. Ceux qui investissent dans les sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) en font également partie. Pourtant, les effets négatifs de l’inflation peuvent être atténués par certains paramètres. Par exemple, la capacité des SCPI à maintenir leur performance est fonction de l'importance de la collecte.
La collecte, un moteur de la performance des SCPI
La collecte représente les fonds apportés par les nouveaux souscripteurs et destinés à acquérir de nouveaux immeubles. Rappelons que les SCPI gèrent un parc immobilier diversifié dont l'acquisition est financée par les investisseurs souhaitant percevoir des compléments de revenus locatifs réguliers. Ces placements sont en effet ouverts au grand public : les SCPI émettent des parts de sociétés leur permettant de booster leur indépendance financière vis-à-vis des établissements de crédit et de réduire ainsi leur endettement.
Dans un contexte inflationniste, la collecte est d'autant plus importante, car elle permet aux SCPI de compenser la hausse des prix des biens immobiliers. En effet, lorsque les prix de ces derniers augmentent, les SCPI qui ont collecté suffisamment de fonds peuvent acquérir de nouveaux biens à des prix plus élevés, ce qui permet de maintenir le rendement global de leur portefeuille.
En acquérant de nouveaux biens immobiliers à des conditions attractives, les SCPI génèrent des revenus locatifs supplémentaires et maintiennent un bon rendement final, en plus de diversifier leur patrimoine.
Quelle collecte pour 2023 et quelles perspectives pour 2024 ?
Le marché a connu un recul assez significatif comparé à l'année 2022, avec une collecte nette qui s'est établie à 5,7 milliards d'euros, tandis que la collecte brute est de 7.7 milliards d’euros. Ces chiffres s’alignent toutefois avec ceux des années précédentes, à nuancer donc par rapport aux résultats de 2022 qui ont été exceptionnellement brillants : 11,63 milliards d'euros de collecte nette. Ce ralentissement est la conséquence de la hausse des prix de l'immobilier, du contexte économique incertain marqué par l'inflation, ainsi que du relèvement des taux d'intérêt par la Banque centrale européenne, qui a renchéri le coût du crédit.
Notons qu’il s’agit de la collecte globale, tandis que des disparités entre les SCPI existent. Malgré cette conjoncture, la collecte des SCPI reste dynamique. Les investisseurs continuent d’investir pour protéger leur épargne, profiter des taux de rendement qui se situent au-dessus de celui de l’inflation et encaisser des dividendes réguliers.
Les perspectives pour la collecte des SCPI en 2024 demeurent quelque peu incertaines. Le contexte économique reste fragile et l'inflation pourrait continuer à peser sur le pouvoir d'achat des investisseurs.
Cependant, les SCPI devraient bénéficier de plusieurs atouts, dont la baisse des prix de l'immobilier. Les taux d’intérêt se stabilisent également, et les SCPI innovent dans le but de les rendre encore plus attractives pour les épargnants. L'année 2024 devrait ainsi être favorable à une reprise de la collecte.
Des SCPI diversifiées et résilientes
Il est important de noter que toutes les SCPI ne sont pas égales face à l'inflation. Les SCPI les plus résilientes sont celles qui sont diversifiées en termes de typologie d'immobilier (bureaux, commerces, résidentiel) et de zone géographique. En effet, la hausse des prix n'est pas homogène sur l'ensemble du territoire et certains types d'immobilier sont plus résistants à l'inflation que d'autres.
Par ailleurs, les sociétés de gestion rebondissent face aux défis, qu’elles soient expérimentées ou ayant récemment rejoint le circuit. Celles-ci identifient les opportunités d'investissement les plus prometteuses et mettent en œuvre des stratégies adéquates pour sécuriser les capitaux et maintenir leurs performances dans la durée.